L'année du singe se présente à la fois comme un récit de voyage à travers la Californie, l'Arizona, le Portugal et le Kentucky, un fantastique carnet de rêves et de conversations imaginaires, et une méditation lucide sur le passage du temps, le deuil et la compassion. Au fil de ses déambulations solitaires, Patti Smith déroule l'année 2016, l'année charnière de ses soixante-dix ans. Le souvenir des lieux se mêle au paysage intérieur de l'artiste, et tout ce qu'elle a vu, rêvé ou lu, coexiste dans ce pays des merveilles tout personnel. Elle croise ainsi un cortège de fantômes aimés et admirés, parmi lesquels Roberto bolaño, Jerry Garcia, mais aussi, et surtout, deux amis chers au crépuscule de leur vie : le dramaturge Sam Shepard et le producteur de musique Sandy Pearlman.
Patti Smith tisse avec pudeur et mélancolie la toile de cette année singulière marquée par des bouleversements intimes et politiques, sans jamais s'abandonner à l'apitoiement ni au désespoir. Elle célèbre au contraire l'art et les pouvoirs de l'imagination, offre sa sagesse optimiste et sa finesse d'esprit, rappelant, s'il en était besoin, qu'elle est l'une des créatrices les plus talentueuses de notre temps.
Comment dire adieu à un être cher alors que le monde entier est frappé par une crise sanitaire, que le défunt repose au Nigeria et que ses enfants sont bloqués en Angleterre et aux États-Unis? Le père de Chimamanda Ngozi Adichie vient de mourir. Séparée de ses proches, cette dernière vit un deuil empêché et solitaire. Elle écrit alors sous la forme de courts chapitres, composés comme des soubresauts de chagrin et de rage, où l'amour et l'admiration qu'elle portait à son père explosent à chaque page.James Nwoye Adichie a traversé plusieurs époques de l'histoire du Nigeria. S'il a transmis la culture et la langue igbos à ses enfants, essentielles à l'oeuvre de l'autrice, il s'est aussi élevé contre certaines traditions de son pays. En partageant des anecdotes familiales simples et touchantes, Chimamanda Ngozi Adichie rend hommage au professeur émérite de l'université du Nigeria, mais surtout au père humble et aff ectueux qu'il était, son «dadounet originel».La perte se voit ainsi transcendée par l'amour et la transmission.
Dans cette lettre adressée à une amie venant de mettre au monde une petite fille, Chimamanda Ngozi Adichie livre en quinze points ses conseils pour élever celle-ci dans les règles de l'art du féminisme.
Après Nous sommes tous des féministes, l'auteure d' Americanah examine les situations concrètes qui se présentent aux parents d'une petite fille et explique comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples concrets tirés de sa propre expérience.
Elle aborde notamment la question de l'importance de l'accomplissement de soi avant tout en tant qu'individu, de la participation essentielle du père à l'éducation de l'enfant, de la théorie de genre et ses aberrations ou encore de celle du mariage qui ne doit pas représenter pour une femme un aboutissement.
Cette missive, pleine d'affection et parfois d'ironie, s'adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir, à l'enfant qui subsiste en chacun de nous. Chacun y trouvera les clés pour adopter une ligne de conduite féministe, c'est-à-dire croire en la pleine égalité des sexes et l'encourager.
C'est une histoire d'obsession qui anime Patti Smith, d'obsession créatrice, que l'on retrouve sous différentes formes dans cet ouvrage très personnel. De passage à Paris, l'artiste observe tout et absorbe tout. À la manière d'un journal intime, elle retranscrit ses impressions qui viendront nourrir « Dévotion », la nouvelle qui compose le coeur du livre et lui donne son titre.
C'est en quittant la capitale à bord d'un train que l'inspiration la saisit. L'histoire d'une jeune fille et de son obsession pour le patin à glace ; celle d'un homme à l'intelligence cruelle, obnubilé par sa quête d'objets précieux. L'oeuf au plat parfaitement rond du café de Flore où elle a pris son petit déjeuner la veille se transforme alors en étang gelé. L'esprit libre de Simone Weil dont elle a recherché la tombe quelques jours plus tôt se réincarne dans l'énigmatique personnage d'Eugenia. Dans ce conte poétique et glaçant, Patti Smith revisite le Faust de Goethe au féminin.
Enfin, l'auteur achève son voyage en se rendant dans la maison familiale d'Albert Camus, où elle est autorisée à parcourir le manuscrit inachevé du Premier Homme, la rapprochant un instant de l'un de ses grands modèles.
Avec Dévotion, Patti Smith nous offre un aperçu émouvant de son processus d'écriture mais aussi une réflexion sur ce qui la pousse à écrire, encore et toujours.
Patti Smith a qualifié ce livre de «carte de mon existence». En dix-huit «stations», elle nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux qu'elle a visités de par le globe. M Train débute au 'Ino, le petit bar de Greenwich Village où elle va chaque matin boire son café noir, méditer sur le monde tel qu'il est ou tel qu'il fut, et écrire dans son carnet. En passant par la Casa Azul de Frida Kahlo dans la banlieue de Mexico, par les tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, ou encore par un bungalow délabré en bord de mer, à New York, qu'elle a acheté juste avant le passage dévastateur de l'ouragan Sandy, Patti Smith nous propose un itinéraire flottant au coeur de ses références (on croise Murakami, Blake, Bolano, Sebald, Burroughs... ) et des événements de sa vie. Écrit dans une prose fluide et subtile qui oscille entre rêve et réalité, passé et présent, évocations de son engagement artistique et de la perte tragique de son mari - le guitariste Fred «Sonic» Smith -, M Train est une réflexion sur le deuil et l'espoir, le passage du temps et le souvenir, la création, les séries policières, la littérature, le café... Après Glaneurs de rêves (Gallimard, 2014), Patti Smith nous propose un nouveau livre inclassable, profondément sensible et sincère, illustré par les photographies en noir et blanc qu'elle prend depuis toujours, et qui confirme qu'elle est l'une des artistes actuelles les plus singulières et indépendantes...
Illustré par environ quatre cent cinquante documents, en grande majorité inédits, cet ouvrage présente l'un des plus importants fonds privés de lettres et de photos autour de Marcel Proust, constitué avec enthousiasme depuis plus de quarante ans par le collectionneur brésilien Pedro Corrêa do Lago, aujourd'hui désireux de partager ses trésors avec le plus grand nombre.Cette nouvelle approche de l'univers proustien et ce parcours, à la fois surprenant et passionnant, permettent de retracer les grands moments de la vie de l'écrivain et d'évoquer des lieux où il a vécu. Ils dépeignent également les personnages les plus fascinants de son oeuvre, grâce à de nombreux documents sur les membres de son entourage qui ont pu les inspirer.
«Si l'on veut comprendre quand l'embrasement a commencé, il faut se souvenir que la cigarette responsable des flammes a été jetée, il y a plusieurs années, dans un trou. C'est d'ici que le grand incendie du début du XXI? siècle est parti. Du sexe des femmes. C'est de cette tranchée même que nos contes de guerre et de vengeance se racontent désormais. Encore faudrait-il les écouter.»Dans ce livre iconoclaste, l'autrice dit tout haut, avec une audace rare, ce que beaucoup de femmes pensent tout bas et que beaucoup d'hommes se refusent à concevoir. Désir féminin, maternité, viols, prétendue «zone grise» du consentement, dialogue impossible entre les sexes sont au coeur de ce petit traité à l'humour ravageur. Et si le rire était l'arme la plus puissante pour surmonter nos antagonismes stériles?
Delphine Olberg, vingt-cinq ans, jeune femme rebelle et fragile, a grandi à l'ombre de son père, gendarme à Satory, quartier de Versailles occupé par une base militaire. Son plus grand rêve:intégrer le GIGN.Soutenue par son mari, Vincent, qui endosse le rôle d'homme au foyer, Delphine va s'initier aux techniques de combat, roder sa solidité mentale et se transformer en machine de guerre, dans l'espoir de franchir toutes les épreuves et de rejoindre ce groupe d'élite où si peu de femmes trouvent leur place.Comment entre-t-on au GIGN? Comment concilier l'exigence extrême du service avec une vie civile, familiale, amoureuse? Trahisons, secrets et révélations inattendues nourrissent ce roman d'apprentissage, qui explore la question du courage et nous plonge au coeur d'une unité spéciale.
Le 17 juin 1944, se sentant menacé à l'approche de la Libération pour ses écrits antisémites et collaborationnistes, Céline fuit la France en compagnie de son épouse Lucette. L'écrivain laisse dans son appartement parisien plusieurs liasses de manuscrits, dont il déplorera après-guerre qu'elles lui ont été dérobées. Récemment retrouvés, ces manuscrits exceptionnels, pour la première fois exposés à la Galerie Gallimard (Paris VIIe), mettent en lumière le projet littéraire qui anima Céline après la parution de Voyage au bout de la nuit en 1932:un grand triptyque, se rattachant à des périodes de sa vie pas ou peu développées dans son premier roman - l'enfance, la guerre et Londres. Des milliers de feuillets inédits témoignent de cette entreprise, dont seul le premier volet sera mené à terme avec Mort à crédit en 1936. Mais Céline, là est la grande révélation, avait avancé sur les autres romans, en particulier celui évoquant l'épisode central de sa vie:l'expérience du front et sa blessure de guerre en octobre 1914. Un traumatisme qui allait décider de la vie d'un homme comme de l'oeuvre littéraire à venir, celle-ci ayant seule le pouvoir de révéler ce qui se joue vraiment dans l'expérience vécue.Cet ouvrage, richement illustré de reproductions de manuscrits, de photographies originales et de documents d'époque, est le livret de l'exposition présentée à la Galerie Gallimard (mai-juillet 2022) à l'occasion de la parution de Guerre, roman inédit de Louis-Ferdinand Céline d'après les manuscrits retrouvés. Il présente le manuscrit de Guerre, mais aussi ceux, bientôt publiés, de Londres, de La Volonté du roi Krogold et de Casse-pipe (édition augmentée de scènes de la vie militaire).
Cinq ans après la parution en France des Barbares, Alessandro Baricco poursuit son exploration des effets de la mutation que connaît notre société. Aujourd'hui acceptée, la révolution en cours est vouée à modifier notre structure mentale et notre mode de vie. Pour expliquer ce monde nouveau, Alessandro Baricco dresse une cartographie de la situation, en même temps qu'il remonte le temps pour tenter d'établir un historique des événements fondateurs qui ont contribué à forger nos nouvelles habitudes. De l'invention du jeu vidéo jusqu'au bouleversement qu'a représenté l'iPhone, chaque nouvel outil a participé à changer notre rapport au monde, un monde requalifié de Game, où les problèmes deviennent des parties à gagner, et dans lequel le jeu est élevé au rang de schéma fondateur.
Un essai documenté et accessible dans lequel le lecteur pourra puiser quantité d'informations utiles à sa propre réflexion.
Cinéma et littérature forment pour Marguerite Duras un tout, un vaste espace de liberté, qu'elle inclut dans un même geste artistique. Elle développe une écriture qui brouille volontairement les frontières entre cinéma et littérature, entre la voix et l'écrit. Plus que jamais, cette correspondance en témoigne. On le sait trop peu:Duras a réalisé 19 films. Michelle Porte fut son assistante sur plusieurs d'entre eux (La Musica, 1966; Détruire, dit-elle, 1969; Baxter, Vera Baxter, 1976). Elle a elle-même réalisé deux importants films documentaires:Les Lieux de Marguerite Duras (1976) et Savannah Bay c'est toi (1984).Ce recueil de lettres et d'archives inédites met dans la lumière trois figures de femmes créatrices:une écrivaine et cinéaste, Marguerite Duras; une cinéaste et documentariste, Michelle Porte; une sculptrice, Marie-Pierre Thiébaud (sa compagne), qu'appréciait beaucoup Duras. Joëlle Pagès-Pindon, spécialiste de l'auteure, a rédigé la préface et l'annotation du volume, et a mené des entretiens avec Michelle Porte, comme autant de souvenirs de Duras.
Nick Hunt nous avait emmenés à la rencontre des vents d'Europe dans Où vont les vents sauvages. Nous le retrouvons alors qu'il arpente les quatre coins du continent, à la découverte des lieux les plus inattendus, «qui ne devraient pas se trouver là, si proches de nous». Depuis une zone polaire en Écosse, à travers la jungle de Pologne, un désert espagnol et les grandes steppes de Hongrie, nous suivons cette étonnante promenade, sensible, informée et littéraire, dans des paysages dont on a peine à croire qu'ils existent sous nos latitudes.
«Un enfant dyslexique dessine minutieusement des pages de monstres. Leur donner une forme en réduit l'immensité, l'intensité et l'angoisse. La feuille les emprisonne avec ses bords. Plus ils sont nets, mieux ils sont domptés.»Inspiré par ces diables gardiens de l'enfance, l'artiste et architecte Alessandro Mendini exécute à son tour une série de dessins. Dans un jeu d'improvisation où de l'image surgit la parole, Erri De Luca compose face à ces trente-cinq planches autant de textes qui leur répondent. De la rencontre de ces deux personnalités naît un compagnonnage inventif entre l'artiste et l'écrivain.
«En tous lieux, la terre est en pleurs, accablée de guerres, de crimes et d'agonies, d'épidémies aussi, mais rien n'empêche malgré tout les chenilles de devenir papillons et la mer d'être toujours recommencée. Et pour les océans, et pour les gens, c'est pareil exactement.»Sigmund, un vagabond dans la force de l'âge, note ses pensées alors qu'il chemine vers un château lointain qui n'existe peut-être pas. Abandonné par sa mère, débarqué sur les plages de Normandie à l'âge de vingt ans, c'est un pacifiste qui chérit sa liberté et la simplicité au contact de la nature. Gisella, elle, vit seule avec son vieux chien Roméo. Elle s'est échappée il y a longtemps d'un sinistre pénitencier pour jeunes délinquantes et a choisi elle aussi l'indépendance. Quand à un carrefour le sage Sigmund croise la sauvage Gisella, les deux enfants perdus décident de suivre la même étoile.
Au nom de la mère nous propose une réécriture de la Nativité. Dans son court récit, Erri De Luca s'empare de l'histoire la plus connue de l'humanité, qu'il articule autour de la figure de Marie. Ou Myriam, une simple jeune femme juive, fiancée à Joseph quand elle tombe enceinte, et qui sait ce que cette grossesse avant le mariage signifie aux yeux de la Loi. Puis, nous cheminons avec elle vers Bethléem, vers la délivrance et le début d'une tout autre histoire.
Sous la plume du romancier italien, l'histoire de la Nativité trouve ainsi un ancrage nouveau dans le contexte hébraïque, et se féminise, comme s'il était temps de rétablir un équilibre avec la formule « Au nom du père » retenue par la chrétienté.
«Un accident de santé, soudain, fait danser la mémoire. Le tout éclate, des riens remontent, et c'est la fête. Dans une joyeuse incohérence, qui défie les censures.»
Moscou, 1939. Le biologiste Rudolf Mayer a parcouru plus de huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la peste. Ce n'est qu'après cette réunion qu'il comprend qu'il a été contaminé, et que toutes les personnes qu'il a croisées peuvent l'être également.
La police soviétique déploie alors un très efficace plan de mise en quarantaine. Mais en ces années de Grandes Purges, une mise à l'isolement ressemble à une arrestation politique, et les réactions des uns et des autres peuvent être surprenantes.
Dans ce texte datant de 1988, Ludmila Oulitskaïa donne à voir ce qui peut se passer lorsqu'une épidémie éclate au coeur d'un régime totalitaire. Découvert en Russie au printemps 2020, ce texte inédit, plein d'humour et d'humanisme, résonne singulièrement dans le contexte mondial de la pandémie de coronavirus.
«Est-ce qu'on peut éviter les peines, la mélancolie, ce qui se répète, tous ces chagrins qu'on se trimballe et qu'ensuite on se transmet, est-ce qu'on peut les remiser, sous des pulls trop grands, dans les bras d'un amour de passage ou dans les mots qu'on écrit, est-ce qu'on peut seulement faire comme si cela n'existait pas?»Dans ce roman intime et fragmentaire, Lisa Balavoine raconte sa mère, cette femme insaisissable avec qui elle a grandi en huis clos. Une femme séparée, qui rêve d'amour fou, écoute en boucle des chansons tristes et déménage sans cesse, entraînant sa fille dans une vie tourmentée. Entre fascination et angoisse, l'enfant se débat auprès de cette figure parentale attachante, instable, qui s'abîme dans le chagrin, laissant ceux qui l'aiment impuissants. En choisissant de s'éloigner, la fille devenue mère ne cessera d'être rattrapée par les fantômes de son passé. Jusqu'à quand?Histoire d'un amour filial empêché, Ceux qui s'aiment se laissent partir est un récit à fleur de peau sur le poids de l'héritage, mais aussi un livre de réconciliation où l'autrice adresse à sa mère les mots lumineux que celle-ci n'a jamais pu entendre de son vivant.
Ce livre inclassable retrace la jeunesse de M., personnage énigmatique dont nous suivons les aventures depuis sa naissance en 1929 dans une petite ville bavaroise jusqu'à son séjour à Paris dans les années 1950. À mi-chemin entre des Mémoires personnels et une fresque de l'Allemagne de la première moitié du XX? siècle, ce récit richement illustré dessine non sans humour un portrait du jeune artiste en formation et de son pays:s'y mêlent et s'y entrechoquent l'environnement familial et les premières amours, la passion pour l'écrit et l'intérêt pour les médias, la montée du nazisme et la violence de la guerre.Complément rétrospectif de Tumulte, Un bouquet d'anecdotes est un saisissant collage de la mémoire servi par une plume vive et un regard amusé, qui jette une nouvelle lumière sur l'une des plus grandes plumes allemandes contemporaines.
Dans ce dialogue amical avec son éditrice Shira Hadad, Amos Oz se raconte. Celle-ci l'interroge sur son processus créatif, sur l'écriture, tout en l'amenant à évoquer sa vie, son passé. Comme assis à leur côté, nous découvrons certaines pensées intimes d'Amos Oz, le regard qu'il porte sur ses oeuvres, les thèmes qui l'ont occupé. Se dessine alors, à travers cet échange sincère, un autoportrait riche et tout en nuances d'un des plus grands écrivains de la litté rature israélienne.«Ce livre montre Amos Oz tel que ses amis le connaissaient:ouvert, extraordinairement ironique et amusant.»David Grossman
TLe 16 mars 2005, les archives concernant L'affaire de l'esclave Furcy étaient mises aux enchcres, ´r l'hôtel Drouot. Elles relataient le plus long proccs jamais intenté par un esclave ´r son maître, trente ans avant l'abolition de 1848. Cette centaine de documents des lettres manuscrites, des comptes rendus d'audience, des plaidories illustrait une période cruciale de l'Histoire.
Les archives révélaient un récit extraordinaire : celui de Furcy, un esclave âgé de trente et un ans, qui, un jour d'octobre 1817, dans l'île de la Réunion que l'on appelle alors île Bourbon, décida de se rendre au tribunal d'instance de Saint-Denis pour exiger sa liberté.
Aprcs de multiples rebondissements, ce proccs, qui a duré vingt-sept ans, a trouvé son dénouement le samedi 23 décembre 1843, ´r Paris.
Malgré un dossier volumineux, et des années de procédures, on ne sait presque rien de Furcy, il n'a laissé aucune trace, ou si peu. J'ai éprouvé le désir le désir fort, impérieux de le retrouver et de le comprendre. De l'imaginer aussi.t Mohammed Adssaoui.
Nous voilà dégrisés. Non, Rosario n'est pas mort et ressuscité comme le laissait entendre la fin de Joyeux animaux de la misère II : l'étranglement n'est pas allé à son terme et la vie continue.
Rosario est-il tenté d'abandonner sa défroque de putain ? Toujours est-il qu'il semble bien décidé à fuguer, moto enfourchée entre le fils devant et le père derrière, vers ce monde des humains qui l'attire.
Et ce que Pierre Guyotat nous a laissé du troisième volume, inachevé, de Joyeux animaux de la misère (cinq fragments posthumes) se continue avec ce qu'on voit « depuis une fenêtre » des environs du bordel et que décrit un putain à son maître, tandis qu'il se laisse aller au souvenir de son affranchissement.
Ce bordel est un théâtre qui ne fait jamais relâche.
Premier inédit de l'auteur à paraître depuis sa mort le 7 février 2020, Depuis une fenêtre offre l'occasion de redécouvrir l'ampleur des mondes fictionnels et l'intensité poétique de Pierre Guyotat.
"Toutes les mythologies parlent, soit d'un centre original du monde, soit d'un arbre sorti de terre et qui gagne le ciel, soit d'un mont sacré, en tout cas d'une possibilité de communication avec l'au-delà. Or, il faut que cette possibilité existe, que l'arbre ou la montagne soit là pour de vrai, au même titre que l'Everest ou le mont Blanc. C'est ce que pense l'auteur du récit et il réunit une expédition pour découvrir le mont Analogue.
La description des membres de l'expédition permet à René Daumal d'exprimer sa fantaisie. La base du mont est finalement découverte : c'est la courbure de l'espace qui empêchait de la voir. Le récit est inachevé, mais il est assuré que l'expédition, qui a disparu à nos regards de lecteurs, poursuit son ascension. Naturellement, les personnages et les circonstances du Mont Analogue sont symboliques : telle est la littérature quand elle se veut utile à l'homme.
Dans la circonstance, elle éveille doublement, car toutes les phrases portent. Cela tient à l'intelligence très personnelle de René Daumal et à ce qu'on pourrait appeler son lyrisme de l'ironie".
Roger Nimier
« L'oeuvre de Cabral est l'une des plus influentes dans la poésie moderne brésilienne. Il a profondément marqué, par son originalité, par la rigueur poétique et éthique de ses vers, les poètes brésiliens de la seconde moitié du XXe siècle. Écrivain populaire (ses vers ont été mis en musique par Chico Buarque, et Caetano Veloso se réclame volontiers de lui), il est aussi reconnu comme un immense poète par ses pairs et la critique. Nous espérons, avec ce recueil, faire découvrir aux lecteurs de langue française une oeuvre d'une grande originalité, qui émeut profondément par le regard nouveau qu'elle porte sur le monde. » Mathieu Dosse