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Le monde se repliera sur toi
Jean-Simon Desrochers
- Boreal
- Litterature Boreal
- 5 Octobre 2023
- 9782764627341
Tour de force narratif, ce roman de Jean-Simon DesRochers a la rigueur d'un algorithme et l'élégance d'une bande de Moebius. Dans cette suite de microrécits au rythme endiablé, l'auteur joue en virtuose de son habileté à croquer une ahurissante galerie de personnages.
En route pour l'école, ce matin-là, le dernier avant les vacances de fin d'année, Clio partage l'abribus avec Zoé, qui arrive de Vancouver où elle est tombée par hasard sur Carter promenant son chien, qui, lui, a croisé Anne-Julie qui sortait en pleine nuit de chez son ex... Ainsi s'amorce une chaîne de rencontres en apparence fortuites mais qui nous amèneront à décrire plusieurs boucles autour du monde.
Tour de force narratif, ce nouveau roman de Jean-Simon DesRochers a la rigueur d'un algorithme et l'élégance d'un ruban de Moebius. Dans cette suite de microrécits au rythme endiablé, l'auteur joue en virtuose de son habileté à croquer une ahurissante galerie de personnages : adolescente à la recherche de soi ; joueur de hockey finlandais en mal du pays ; militante écologiste coréenne en visite à Tchernobyl ; terroriste disposée à tout sacrifier à sa soif d'absolu ; tenancière de café parisien qui cherche l'amour en ligne.
Il en résulte un portrait aussi familier qu'inquiétant du monde contemporain, gouverné par des forces obscures, ébranlé par les attentats, traversé par les rumeurs conspirationnistes, obsédé par le sexe, où chacun est prêt à tout miser sur la moindre miette de tendresse.
2001 : Finaliste au Prix Émile-Nelligan pour L'Obéissance impure 2001 : Mention au Prix Jacqueline-Déry-Mochon pour L'Obéissance impure 2003 : Prix Émile-Nelligan pour Parle seul12 2011 : Finaliste au Grand prix littéraire Archambault pour La Canicule des pauvres 2011 : Finaliste au Prix des libraires du Québec pour La Canicule des pauvres 2011 : Finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada pour Le Sablier des solitudes 2011 : Finaliste au Prix littéraire des collégiens 2012 pour Le Sablier des solitudes 2012 : Finaliste au Prix des libraires du Québec pour Le Sablier des solitudes 2017 : Sélection au Prix des libraires du Québec pour L'Année noire tome 1 : Les Inquiétudes 2019 : Sélection au Prix des libraires du Québec pour Les Limbes -
Ni pastiches, ni exercices de style, ces histoires sont écrites « sous l'influence » d'autres écrivains : Jean Giono, Colette, Flannery O'Connor, Francis Scott Fitzgerald, Gabriel García Márquez, Anton Tchekhov, Guy de Maupassant, Gabrielle Roy, Michel Tremblay. Participant de l'oeuvre de fiction de Robert Lalonde, tout en poursuivant la voie inaugurée dans Le Monde sur le flanc de la truite et Le Vacarmeur, ces neuf textes constituent autant d'hommages à des auteurs admirés, du « piratage par amour ». Le plus beau dans tout ça, le plus surprenant - j'aurais pu, évidemment, m'y attendre -, c'est que pillant à tour de bras je me suis vu retomber dans les sillons de ma calligraphie à moi, ce fameux timbre «naturel », qui est peut-être fait de bien plus de chants qu'on pense. Chemin faisant - car rien ne saurait arrêter le pilleur ravi ! -, je découvris, avec une joie quasiment surnaturelle, comment travaillait celui-ci, besognait celle-là, bûchait cet autre, virgulait et adjectivait cet autre encore, et crus même apercevoir le paysage qui tremblait dans la fenêtre de l'un, ou ventait dans celle de l'autre, pendant qu'il ou elle écrivait. À tel point que je fus souvent bien étonné de déposer ma plume, une fois l'histoire achevée, dans un présent absolument personnel et inimitable, où m'attendaient des occupations de revenant, pour lesquelles il me semblait que je n'étais pas né. R.L.
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Un nouveau recueil de poèmes, inédits, de Gilles Vigneault nous fait entendre la voix du poète aussi assurée, aussi fraîche qu'au premier jour. Parfois proches de la chanson ou du conte, parfois pure poésie, ces textes sont tout à la fois confidences, souvenirs, méditations sur l'écriture et, surtout, une invitation au lecteur d'éteindre les écrans « pour voir le jour s'allumer / Pour entendre des merveilles ».
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Les morceaux de glace contre la paroi. Le chuintement des lèvres suçant la paille, aspirant le rhum comme l'eau d'un rince-bouche dans le fauteuil du dentiste. Ta tête inclinée au-dessus du verre, happée par l'alcool. L'odeur des feuilles de menthe par-dessus celle, tenace, de la crème solaire écran total. Le chapeau de paille glissait sur ton crâne, tu le repoussais négligemment du poing, en cow-boy désenchanté. Le geste était posé, lent, mais suscitait en moi colère et froideur, crissement de verre brisé.
Ils sont en vacances au Mexique. L'alcool coule comme une source infatigable. Elle regarde l'homme qui l'accompagne. Son corps nécrosé, sa clairvoyance embuée par l'alcool.
Elle se souvient de celui qu'il a été, de la fascination qu'elle éprouvait pour lui. Elle se souvient du brillant intellectuel toujours entouré d'une cour, de leurs discussions infinies baignées dans la fumée des gitanes.
Elle se souvient de la répression qui a succédé à l'euphorie de Mai 68. Elle se souvient des bouteilles vides retrouvées sous le lit, des humiliations, de la honte. Elle se souvient des ecchymoses qu'elle n'arrivait plus à cacher sur son propre corps.
Brigitte Haentjens consigne ici la chronique du naufrage d'un homme, d'un couple, de toute une génération. -
Un recueil de trente nouvelles sur l'art de vieillir, de " se laisser porter par le temps ", une galerie de personnages qui ont " passé l'âge ", ce qui ne les empêche pas d'être étonnants, parfois drôles et souvent imparfaits.
Gilles Archambault sait faire ressortir, sans jamais forcer le trait, l'inattendue richesse de chacun des instants qu'ils traversent.
Il est probable que je mourrai avant la fin de l'année. On est en mai. J'écoule mes journées à ne rien faire. Comme si je suivais une règle définie. Au fond, je me laisse porter par le temps. La vie se détache de moi petit à petit. Je ne proteste plus, je suis même devenu une sorte de croyant. Je crois fermement aux instants de paix qui me restent.
Les personnages de ces brèves nouvelles ont pour la plupart dépassé ce que l'on considère habituellement comme le seuil de la vieillesse. Ils évoquent la disparition d'un ami, la visite en rêve d'un père mort depuis longtemps. Ils se remémorent leurs amours défuntes, feuillettent assidument les pages nécrologiques des journaux, caressent le rêve d'une fin de vie peuplée de lectures aussi libres que jouissives. Ce qui les réunit, c'est l'art subtil de Gilles Archambault, tout en clair-obscur, son regard oblique qui sait faire ressortir, sans jamais forcer le trait, l'inattendue richesse de chacun des instants qu'ils traversent. -
Cette Chercheuse est moderne, se dit Lourdes, qui sentait que sa passion pour la littérature mal vieillie lui laissait un héritage handicapant - d'abord le goût de l'allégorie et des mots bizarres, ensuite cette fascination injustifiable pour la charogne, le pou, la tortue et la femelle du requin, enfin trop peu de compassion pour les pauvres âmes atteintes d'optimisme. Elle tentait de vivre dans la peau d'un cadavre depuis longtemps pourri. Le XIXe avait le sang de la révolution dans les veines, le XXe avait le fer de l'industrie dans le coeur, le XXIe avait les déchets des médias dans le cerveau. Alors quoi ? Lourdes devait upcycler ces ordures. Ensoleiller le dépotoir mental était sa mission !
Fraîchement arrivée du Nouveau Monde, Lourdes débarque à l'Université de T..., en Europe. Elle ne pouvait concevoir refuge plus inspirant, car c'est dans cette ville et nulle part ailleurs que Razuvaeva a écrit, donc vécu, sa révolution poétique. Moi aussi, se dit Lourdes, je suis venue ici pour me révolutionner, voyager à travers les mystères et vaincre la morfondeur !
Au Laboratoire du Néo-Moi Féminisant, elle tiendra buffet comme à l'époque on tenait salon. Elle y offrira une variété de grignotines et de livres savants. Sa mission est simple, elle n'aura qu'à lier le faste à l'érudition, la volupté au nécessaire, et le symposium sur La Force féminine de Razuvaeva sera une réussite. -
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On peut venir au monde à tout âge. Pour Markus, cela se passe au début de la vingtaine, quand il s'enfuit de la communauté fermée qui l'a vu naître et qui l'étouffe. Le voici donc plongé dans le Frais Monde , dans la jungle urbaine, au risque de se noyer.
Je vous raconte tout ainsi en vrac, les cauchemars comme les petits morceaux ridicules, pardonnez-moi si je ne sais pas faire la différence et trier les mouvements de mon univers par ordre de grandeur, car tout me semble important à dire, la douleur déchirante qu'est ma mère tout autant que ma faim sans bon sens pour les Mignonnes, tout il me semble doit être livré par le menu, de peur d'oublier les pièces d'or peut-être dissimulées dans les poubelles de ma vie.
On peut venir au monde à tout âge. Pour Markus, cela se passe au début de la vingtaine, quand il s'enfuit de la communauté fermée qui l'a vu naître et qui l'étouffe. Le voici donc plongé dans le Frais Monde , dans la jungle urbaine, au risque de se noyer.
Ce n'est pas un hasard si Markus se retrouve à aider les plus mal pris de la ville. Car Markus est différent. Il est dévoré par une flamme qui le pousse à éclairer ceux qui semblent souffrir d'obscurité - et ils sont nombreux. Comment trouver sa place sans perdre son âme ? Où se terre la Mignonne ultime qui lui fait si cruellement défaut ? Et qui est cette ombre qui veille sur lui depuis le début, ce vieil homme mystérieux que Markus surnomme Maître K , et qui se dérobe chaque fois qu'il l'approche ?
Ce sont les mots et les yeux candides de Markus qui nous dévoilent les désastres ambulants partout, et l'aveuglement du monde libre qui court, qui court pour se fuir lui-même. -
Elle s'appelle Guylaine Guy. Elle est québécoise. Elle a été la muse de Charles Trenet, qui l'a présentée comme sa fiancée. Elle a participé à la création d'une des plus célèbres comédies musicales de Cole Porter à Broadway et choisie par Louis Armstrong pour faire la première partie de son spectacle à l'Olympia de Paris, où il l'a sacrée " princesse du rythme ".
Au bout d'un long et imprévisible périple, elle est venue se poser à Trouville, en Normandie, tandis que les ténèbres menaçaient d'engloutir son esprit et tous ses souvenirs. Pour nous raconter cette vie on ne peut plus romanesque, Catherine Genest a choisi d'écrire non pas une biographie, mais bel et bien un roman. Elle se glisse dans la peau de Guylaine Guy, elle emprunte sa voix.
Elle nous parle de son enfance à Montréal, de l'école de jeu et de chant de sa mère, elle-même artiste aux ambitions déçues. Elle nous fait revivre ses débuts dans les années 1950, dès la fin de l'adolescence, dans les cabarets du Red Light, dont le fameux Faisan Doré, repaire de la pègre. Ses passages au El Morocco, son pendant anglophone, où on insiste pour la présenter comme une pure Parisienne, mais où au moins elle a le bonheur d'improviser avec Oscar Peterson et tous ces fabuleux jazzmen qui y sont également invités. Et puis Paris, New York, et le monde entier, où son tour de chant l'a fait monter sur les mêmes scènes que les plus grandes, les Dietrich, les Piaf, aussi bien à Rio qu'à Istanbul.
La Princesse du rythme témoigne du combat d'une femme dans un domaine encore farouchement régenté par les hommes. Son combat contre la malhonnêteté des impresarios, contre la solitude de l'artiste à qui on demande de tout sacrifier, contre l'impitoyable machine du showbiz qui dévore les talents et les vies. C'est un fascinant tableau du monde du music-hall de l'aprèsguerre, aussi bien en France qu'au Québec. Mais c'est surtout, grâce à l'art de la romancière, le portrait d'une femme au tempérament de feu, qui saisit la vie à brasle- corps, poussée par ce besoin irrésistible de créer, quelle que soit la forme artistique. -
'ai pensé que, s'il me reconnaissait, je croiserais les bras de façon ostensible. Pour signifier mon refus. Et s'il voulait me toucher, j'étendrais mon bras pour bloquer son élan. Je serais imperturbable. Je ne voulais pas être trop dur, ce n'est pas moi. Mais je voulais qu'il sache que j'étais maintenant fort, plus fort que lui.
Après trente ans d'esquives et de combines, de séjours en prison ou en Floride, Wilfrid reparaît inopinément dans la vie de ses deux fils. Hâlé, fragilisé, tout seul. Aux yeux de Paul, le cadet, c'est un escroc et un bonimenteur sans scrupules. S'il est de retour dans leurs vies, c'est qu'il est intéressé. Aux yeux de Louis, l'aîné, c'est qu'il vient terminer auprès d'eux sa tâche de père qu'il avait négligée jadis. À défaut de récolter l'amour de ses garçons, Wilfrid réussira-t-il à semer la discorde entre eux ?
Michael Delisle donne ici un roman prenant, percutant, qui explore de manière obsédante paternité et fratrie, transmission et rejet, solitude et partage.