Ethelred Tressider, obscur auteur de polars, ne fait rien comme tout le monde. Sa crise de la quarantaine, par exemple. Quand un homme ordinaire s'achète une Harley-Davidson, fonde un groupe de heavy metal ou trouve le chemin de Dieu, Ethelred, lui, a préféré disparaître en abandonnant tout derrière lui. C'était compter sans son agent, la terrible Elsie Thirkettle, qui, lancée sur ses traces, ne tarde pas à le retrouver dans une auberge miteuse des bords de Loire, peuplée de quelques philatélistes réunis pour la foire aux timbres du village. Alors que tous deux s'apprêtent à repartir pour l'Angleterre, un de ces collectionneurs obsessionnels a la mauvaise idée de se faire assassiner. Tous les hôtes étant assignés à résidence, nos protagonistes vont en profiter, faute de mieux, pour mettre leur sagacité à l'épreuve. Lorsque deux autres clients sont retrouvés morts, Elsie et Ethelred, dont le séjour commence dangereusement à ressembler à un roman de leur auteur favori, Agatha Christie, vont redoubler d'enthousiasme. Auront-ils enfin l'opportunité dont ils rêvent depuis toujours de réunir tous les suspects d'une affaire dans un grand salon afin de leur révéler le nom du coupable?
Loin des thrillers sombres et tourmentés, L. C. Tyler nous propose ici un hommage aussi irrésistible qu'astucieux à l'âge d'or du roman policier, époque bénie où le meurtrier avait un mobile précis, des moyens à la portée de tous et une intelligence plus pratique que démoniaque. Jouant sur tous les clichés et multipliant les mises en abyme, il nous offre ainsi un petit bijou du genre.
Ethelred Tressider écrit des romans policiers sous trois noms différents. Et, ces temps-ci, il a trois fois plus de problèmes que n'importe qui. Avec l'inspiration d'abord, qui commence à lui faire sérieusement défaut, avec son agent littéraire ensuite, l'encombrante Elsie, qui n'aime ni la littérature ni les écrivains, avec son ex-femme enfin, Géraldine, qui vient de disparaître mystérieusement. Lorsque le corps de celle-ci est retrouvé près de chez lui et que la police évoque la piste d'un tueur en série, l'infatigable Elsie pousse notre brave romancier à exploiter d'hypothétiques talents de détective pour résoudre cette étrange affaire qui, elle en est convaincue, saura lui rendre l'inspiration. Mais y a-t-il vraiment un tueur en série ? Et si oui, est-ce vraiment lui qui a tué Géraldine ?
Maître de la manipulation, L.-C. Tyler entraîne le lecteur d'un rebondissement à l'autre, dans une construction diabolique, pleine de chausse-trappes et de trompe-l'oeil, jusqu'à une conclusion complètement inattendue, tous les indices disséminés dans le livre apparaissant alors en pleine lumière. Sans jamais se départir de l'humour et du charme fou qui font toute la saveur des romans policiers anglais classiques, il joue avec tous les clichés du genre et nous offre ainsi un thriller au suspense implacable, terriblement jubilatoire.
Findon, province du Sussex. L'écrivain Ethelred Tressider a décidé de délaisser pendant un temps le roman policier pour se consacrer à sa grande oeuvre littéraire. Au grand dam de son agent, Elsie Thirkettle, que la littérature intéresse surtout pour son aspect commercial. Pour apaiser les tensions qui règnent entre eux, ils s'affrontent au Cluedo et sortent dans le grand monde. Comme ce fameux soir où Sir Robert Muntham, un ami d'enfance d'Ethelred ayant fait fortune dans la finance, les convie à dîner avec quelques notables. À peine ont-ils le temps de remarquer la saisissante ressemblance entre le magnifique manoir de Sir Robert et celui du Cluedo que leur hôte est retrouvé étranglé. Avec une corde. Dans la bibliothèque. Commence alors pour Ethelred et Elsie une nouvelle partie, bien réelle cette fois, d'autant plus « jubilatoire » que la pièce était fermée de l'intérieur lors du crime, et que seul l'un des dix convives présents a pu commettre le meurtre.