Gheorghe Marinescu a construit sa fortune sur un acte immoral, engendrant la colère du bandit moustachu, sorte de Robin des Bois roumain. Celui-ci maudit la famille Marinescu sur plusieurs générations, et en effet. Une saga familiale picaresque, menée tambour battant.
Quand Carmen apprend la mort soudaine du Grand Poète, elle file en voiture à folle allure, croise sur les ronds-points un peuple qui veut tout renverser et percute un malheureux renard. Alors, elle a comme un éblouissement?: toute l'année 1989 lui revient.
Elle a 10 ans et vit à Bucarest, où elle écrit des poèmes à sa «?camarade maîtresse?» pendant que sa mère, planquée dans la salle de bains, enregistre des K7 audio à destination d'une amie passée à l'Ouest, et que son père échange les savons de son usine contre des petits pains.
1989, ce sera pour elle l'année des animaux, quand les cigognes avaient gelé sur le lac Morii, quand son grand-père avait volé le chat d'une voisine, l'année du hérisson qui parlait et des ours qui rôdaient. Mais ce sera, pour tous les autres, l'année de la Révolution, conduite par le Grand Poète dissident qui était devenu, plus tard, son ami et sa seule attache avec son pays natal. Le règne des poètes était-il venu??
Ni poète ni animal est un drôle de conte venu des Carpates, aussi effrayant que pétillant, qui revient sur l'année de la révolution roumaine, ses aveuglements comme ses éblouissements, à travers le récit qu'en font trois générations de femmes aspirées par l'Histoire.
Dans les premiers jours de la vie de Bo, il y a des bombes, une cigarette qui part en fumée, une société totalitaire qui s'installe. Bo grandit, aime la musique, les mathématiques, ses amis, une femme, une autre. Il bricole les ondes et les transistors, invente une télécommande et un réveil-cafetière-tourne-disque.
Pour sauver son fils, Bo doit quitter le pays. Alors les autorités proposent un marché : devenir leur agent pour partir. Comment assumer son choix, quel qu'il soit ?
Sur fond de jazz et de be-bop, porté par une écriture facétieuse, Celui qui comptait être heureux longtemps conte une histoire lumineuse et tragique à la fois.
Par l'auteur de La maldiction du bandit moustachu. Leur histoire est celle d'une passion dvorante et sensuelle. Josphine est roumaine et franaise, trangre Bucarest comme Paris. Avec une question en suspens : peut-on tre amoureuse de sa professeure de violon ? Devenue photographe, elle rencontre Nadia, la louve, qui danse, dbordante, son corps en mouvement est comme un fleuve en colre. trangre son tour dans les ruelles de Kalior, la ville endormie, sur laquelle veille le dieu dor.
Treize personnages aux prises avec leur quotidien sont happés par le Hasard, ravis par l'amour, ou emportés par des petits riens. Treize révélations transformeront leur vie en destin. Une narration envoûtante, dense d'allusions et de coïncidences secrètes, placée sous le signe d'un chiffre magique.
Note du directeur de collection :
Treize est un exercice de pensée magique. Réincarnations, coups de foudre suivis de malheurs, visions mortifères : autant d'instants saisis sur le vif et transfigurés, qui s'enchaînent et se répondent. Dorota, Véra, Amar, Sanford, Antoanela... tous les personnages ont reçu leur destin en baptême. Leur nom veut tout dire : ils viennent d'ailleurs. De très loin ou de très près.
Leurs histoires sont inouïes et pourtant vraies. Comme ces clous qu'Amar plante peu à peu dans le coeur de son aimée, dont on ne sait s'ils sont réels ou métaphoriques.
Un mystère semblable parcourt chaque nouvelle et le recueil en entier. Correspondances et parallélismes régissent la narration. Ainsi, la présence ésotérique d'Oscar Wilde dans la première nouvelle illumine rétrospectivement la deuxième, où il est question d'un portrait surprenant.
Récits populaires et grande littérature européenne sont ainsi tissés dans un jeu de chassé-croisé. Et donnent lieu à des figures éthérées : contes modernes ou fables d'aujourd'hui. L'avant dernière nouvelle, Antoanela, ouvre une perspective autobiographique, et laisse entrevoir le passé tragique de la Roumanie.
Les citations sont omniprésentes dans une trame serrée d'allusions et de clins d'oeil complices. Comme le cinéaste Sanford, hanté par Tarkovski, dont le regard devient l'oeil d'une caméra en noir et blanc. Il faut bien en saisir la clef de ces récits, tendue gracieusement par l'auteur. Avant que les personnages eux-mêmes ne la dérobent pour ouvrir grand les portes de leurs cages en papier.