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L'enquête menée par Dounia Bouzar auprès de 1000 jeunes accompagnés par ses équipes, montre, chiffres et témoignages à l'appui, que le djihadisme n'est pas une fatalité. Son essai identifie avec précision les facteurs clés qui amènent des jeunes à se radicaliser, elle cerne les attitudes, les messages et les moyens qui ont permis à 750 d'entre eux de sortir de cette dangereuse spirale.
Comment entre-t-on dans la spirale djihadiste ? Par quel cheminement et par quel enchaînement un jeune envisage-t-il de rejoindre Daech en Syrie ou ailleurs ? Comment est-il conduit à préparer un attentat barbare qui va supprimer des vies et l'amener, la plupart du temps, à mourir ? Comment des Français, jeunes pour la plupart, passés par l'école de la République, en arrivent-il à envisager ou à commettre ces actes barbares ou encore à les soutenir ?
Ces personnes sont-elles à jamais enfermés dans le djihadisme, ce qui conduiraient à les écarter définitivement de la société ?
Récapitulant un travail d'accompagnement mené depuis plus de trois ans auprès de 1000 jeunes et leurs familles, Dounia Bouzar livre les leçons d'une enquête jamais effectuée à cette échelle. Premier constat : plus de la moitié des 1000 jeunes entrés dans le djihadisme et acccompagnés par Dounia Bouzar et ses équipes n'ont pas de parents musulmans. Ce chiffre montre d'une part que l'islam n'est pas le seul facteur de radicalisation et d'autre part qu'une partie des familles musulmanes de milieux populaires n'effectuent pas de démarches qui permettent un accompagnement de leurs filles ou de leurs fils quand apparaissent des signaux d'adhésion aux thèses de Daech. Second constat : le sentiment d'injustice et les discriminations subies sont d'autant plus des facteurs d'adhésion au djihadisme que les jeunes touchés par ce phénomène sont issus de milieux sociaux pauvres. L'enquête de Dounia Bouzar décrypte également, grâce à la collaboration du psychiatre David Cohen, professeur à la Pitié Salpétrière, les principaux ressorts psychiques activés par la propagande de Daech. Enfin, loin de tout constat fataliste ou des discours sécuritaires ambiants concluant à l'enfermement de tous les fichiers S, Dounia Bouzar met en lumière les éléments et les actions qui ont permis à 750 jeunes de sortir durablement de la spirale du radicalisme. Autant d'éléments précieux pour prévenir le djihadisme, sortir les jeunes de ses griffes, sortir de la contagion sécuritaire et mettre en relation un travail coordonné d'éducation, de prévention et de répression qui combatte fermement Daech sans céder à la tentation sécuritaire.
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Ils cherchent le Paradis, ils ont trouvé l'Enfer
Dounia Bouzar
- Editions De L'Atelier
- 9 Octobre 2014
- 9782708242869
« Un jour nos enfants sont partis faire la guerre en Syrie...» Ils sont partis faire la guerre en Syrie. Dounia Bouzar raconte le combat de leurs parents pour les retrouver. Un cri contre leur abandon par l'Etat. Un signal d'alerte pour engager des actions de prévention. Après son livre référence, Désamorcer l'islam radical, ce récit de Dounia Bouzar qui accompagne ces familles dans leur combat répond à deux interrogations majeures : comment ce radicalisme musulman qui défigure l'islam parvient-il à ce point à manipuler des mineurs ? Pourquoi cette passivité des autorités françaises devant le drame de ces enfants de la République ?
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L'hostilité à l'islam et aux musulmans se répand. Cette attitude n'est plus l'apanage du Front National. Peu à peu la thèse selon laquelle cette religion serait « par essence » incompatible avec la démocratie et foncièrement archaïque devient monnaie courante. L'islam serait envahissant. En réponse, les musulmans se sentent stigmatisés et discriminés. Entre ces deux discours, des femmes et des hommes de bonne foi cherchent à comprendre pourquoi de plus en plus de jeunes ont besoin de mettre « leur islam en avant ». Dans ce climat, créer du lien et faire société ensemble devient en plus difficile. Comment sortir de ces peurs qui s'alimentent les unes les autres et y voir plus clair ?
Anthropologue, Dounia Bouzar entreprend dans cet ouvrage de sortir des amalgames tenaces qui assimilent l'islam radical à la pratique ordinaire des musulmans de France. En partant de faits précis, elle décrit minutieusement les pratiques sectaires des nouveaux mouvements musulmans et démystifient leur référence fantasmée à un islam originel et pur. Son analyse permet d'en finir avec l'idée selon laquelle ces adeptes de l'islam seraient les plus fervents des musulmans alors que leurs pratiques conduisent à la violence, au mépris de la femme et au contrôle paranoïaque de la sexualité.
Ce livre donne ainsi des repères indispensables pour sortir du cercle où les partisans de l'islam intégriste et ceux qui prétendent que la religion musulmane envahit la France alimentent leur polémique sur fond de refus de la démocratie. Sortir de la confusion où l'on instrumentalise l'islam est indispensable pour la construction d'un vivre ensemble qui implique le mélange des citoyens de toutes convictions et convictions.
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Comment sortir de l'emprise djihadiste?
Dounia Bouzar
- Editions De L'Atelier
- 13 Mai 2015
- 9782708243255
L'auteure se fonde sur son travail auprès du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'islam pour décrypter les méthodes d'embrigadement des jeunes mises en oeuvre par les intégristes. Elle propose des dispositifs de prévention et de sortie du djihadisme, basés sur une approche individualisée.
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Après avoir raconté dans Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'enfer, l'odyssée des parents d'Adèle, partie rejoindre les « djihadistes » en Syrie, Dounia Bouzar retrace le parcours de Sandra, Noé, Camille. pour sortir de la spirale mortifère des « fous de Dieu ». Y-a-t-il une vie après Daesh ?
Sandra sort de trois jours d'interrogatoire de la DGSI. Le GIGN est venu la chercher au petit matin chez elle, les affaires de camping étaient dans le couloir de l'entrée. Un gendarme avait prévenu les parents : « Laissez la porte ouverte à 5H30, ça vous évitera de la changer. » A Paris, c'est Rachel qui a hébergé Marie, la mère de Sandra, éperdue de chagrin. La petite avait dansé et même bu du vin chaud tout l'été, comment imaginer qu'elle était encore en lien avec « eux » et préparait un attentat ? Les deux mères ont retrouvé Annie, dont la fille est en centre fermé. A force de constater son apologie de Daesh, le juge des enfants a passé la main au juge d'instruction. Elle échangeait des photos de têtes coupées comme des images de football Panini.
Il y a aussi Noé, qui a été envoyé sur un bateau avec trois éducateurs pendant six mois. Noé sur un bateau, ça a du sens. Il faut dire qu'il l'a bien cherché : à l'audience, il a menacé d'égorger ses parents s'ils le retenaient en terre mécréante. Le juge l'a envoyé sur l'eau.
Camille est en hôpital psy. C'est la plus jeune. A 13 ans, elle s'est mariée avec un chef de 50 ans, par Skype. « Pourquoi avoir choisi un mari si vieux ? » a demandé doucement Nadia, la psychologue. « Parce qu'il m'a promis de mourir les premières 48 heures, » avait répondu Camille.
Dans un récit puisé au long de son accompagnement des adolescents happés par le « djihadisme », Dounia Bouzar fait vivre leur longue bataille pour sortir de leur dérive mortifère. Il peut y avoir une vie après Daesh.