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Clemence De Bieville
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André Raboud ; sculptures 1999-2002
Pierre Caran, Nicolas Raboud, Jose Warmund, Philippe Burdel
- Nk
- 10 Décembre 2002
- 9782970034407
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« Tout le monde ne peut pas être orphelin » : la phrase de Jules Renard trouve ici tout son écho. A peine sortie de l'adolescence, Clémence est orpheline. Pourtant, elle répugne à se considérer comme telle. En effet, aujourd'hui, elle n'éprouve plus vis à vis de la disparition de ses parents, survenue il y a des années, ni chagrin, ni regrets. Elle se surprend même de s'en être si bien accommodée. A bien y repenser, elle s'était déjà montrée un peu lâche lorsqu'ils ont, chacun leur tour, affronté la maladie : inconsciemment, elle voulait préserver son petit bonheur, savourer les premiers instants de son indépendance à Paris, et surtout fuir les images de la dégradation, le climat de la mort qui s'installe. Devrait-elle culpabiliser ? Non.
Pourtant, elle aimait sincèrement ses parents. Elle se souvient avec douceur de son enfance en Suisse. La gaîté et l'étrangeté régnaient dans la propriété familiale peuplée de portraits d'ancêtres, fantômes de la généalogie auxquels le père vouait un culte. Elle évoque avec malice les obsessions de ce père émouvant, qui avait abonné ses enfants à la Société Crématoire du Canton de Vaud !
Les romans qu'elle écrit aujourd'hui, son héritage d'écrivain, la dispensent de léguer ce lot « de gènes, de commodes, de croyances ou de fantômes » aux enfants qu'elle ne souhaite pas avoir.
Tout le monde n'a pas la chance d'être orphelin est un récit d'initiation, juste, touchant, décalé. Mais il n'est pas seulement cela. C'est est aussi un témoignage sans concession sur le sentiment du deuil. Clémence de Biéville dépasse ce qu'on a l'habitude d'entendre sur le sujet. Avec une honnêteté désarmante, elle explique que la souffrance n'est pas un passage obligé, ni la culpabilité d'être encore là, ni le manque éternel..
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Mona, une jolie veuve, mène avec sa fille et sa soeur une existence paisible. L'irruption d'un homme dans leur vie trouble cet équilibre.
La soeur de Mona a connu cet homme, autrefois. Elle n'en a jamais rien dit à personne. Avec une lucidité amère, elle observe l'intrus semer le chaos dans leur intimité. Les trois femmes se déchirent. Lorsqu'elles voudront se débarrasser de l'importun et recouvrer leur tranquillité, il sera trop tard. Le désir, la jalousie et la méfiance auront effectué leurs ravages.
L'amour en grippe est le quatrième roman de Clémence de Biéville. Son dernier ouvrage, Le meilleur des mariages, a obtenu le prix Cazes-Brasserie Lipp. -
Clémence de Biéville est romancière. Elle est l'auteur chez Grasset de L'Amour en grippe. Elle vit à Paris dans le 18ème arrondissement.
Malcy Tugar, fausse voyante, roule les « r » et s'invente des origines magyares pour tromper le chaland qui croit aux cartes. Recevant ses clients dans un fauteuil de paralytique, depuis qu'un accident de la route l'a provisoirement privée de l'usage de ses jambes, elle dit la bonne aventure à qui veut l'entendre. Jusqu'au jour où déboulant dans son cabinet de sibylle bohème, Lili, une jeune fille de 25 ans, une ingénue aux blonds cheveux épars, ne bouleverse sa vie, et réciproquement. Lili aime se confier à Malcy. Elle confesse son amour naissant pour un homme plus âgé qu'elle, un philosophe aux tempes grisonnantes. Mais faut-il tout dire ?
Il est ici question d'une femme bafouée, d'une naïve qui croit à la passion, d'une enfant qui dénonce son père à la police, d'un écrivain qui pousse la veulerie jusqu'à trahir son épouse et sa maîtresse. C'est un roman sur la jalousie, la trahison et la vengeance. C'est un trio léger et grave, qui jouant sur l'air connu de l'infidélité, montre qu'on peut sacrifier l'amour à une idée fixe. Clémence de Biéville griffe ses personnages autant qu'elle ridiculise nos lâchetés, nos renoncements quotidiens, nos idéaux abandonnés.