Esther Parmentier est une sorcière non répertoriée qui s'ignore. Repérée par l'Agence de Contrôle et de Détection des Créatures Surnaturelles, elle passe des tests qui révèlent que, si elle est bien une sorcière, elle n'a pas plus de pouvoirs qu'une allumette mouillée. Mais Esther est dotée d'un caractère de cochon, de solides capacités de déduction et est capable de résister aux pouvoirs de séduction des Créatures.
Embauchée comme stagiaire au sein de l'Agence, elle côtoie un loup-garou alpha, une sorcière surpuissante, un djinn séducteur, une goule affamée et un fantôme accro aux jeux de rôle. Mais pour son plus grand malheur c'est avec l'agent Loan, un vampire aussi séduisant que désagréable, qu'elle va devoir faire équipe. Et s'il la traite de haut, il va pourtant avoir besoin de son aide sur l'affaire du Ghost Challenge qui affole l'Agence : des adolescents disparaissent régulièrement et sont transformés en vampires...
Un été dans un quartier populaire de Barcelone, à la fin des années 1980. Bruno, adolescent solitaire, gagne quelques sous pendant ses vacances en apportant les journaux à sa voisine, Madame Pauli, une vieille dame excentrique dont l'appartement est tapissé de photos en noir et blanc. Avec ces journaux, Mme Pauli confectionne des avions en papier, sur lesquels elle écrit des messages pleins d'espoir avant de les lancer du haut de son balcon. À quels anonymes ou fantomatiques destinataires s'adressent ces messages ? Bruno va peu à peu percer les secrets de la vieille dame : son passé de danseuse en Pologne, et la tragédie qui l'a obligée à fuir son pays.
Bref et poignant, ce roman est l'avant-dernier écrit par Juan Marsé, il est à la fois un récit d'apprentissage, l'histoire d'une amitié improbable, et une fable sur le besoin de réenchanter le quotidien pour combattre les ombres du passé.
Agathe Langley a dix-neuf ans en cette année 1898. Contrairement aux attentes de ses parents la jeune femme boude les bals mondains et ne vit que pour l'astrophysique qu'elle étudie en cachette avec la complicité de sa gouvernante. Alors que les Langley viennent de quitter Londres pour s'installer à la campagne. Agathe fait la connaissance de leur excentrique voisin Lord Nathanaël Stone dans sa demeure de Bloomstone Manor... une rencontre qui va changer sa vie du tout au tout.
Dans la bibliothèque de son université, Zachary Ezra Rawlins trouve un livre mystérieux, sans titre ni auteur. Il découvre avec stupéfaction qu'y est décrite, noir sur blanc, une anecdote de son enfance qu'il n'a jamais répétée à personne. Tout y est : la fausse porte, peinte en trompe-l'oeil, l'épée, l'abeille, jusqu'à l'odeur de la sauge... A l'époque, il n'avait pas osé l'ouvrir. Une seconde chance lui est donnée de prendre, par un labyrinthe de mots et d'histoires, le chemin de la mer sans étoiles. Un monde merveilleux fait de tunnels tortueux, de cités perdues et d'histoires à préserver, quel qu'en soit le prix...
Que faire de sa vie quand on a treize ans et qu'on est une fille pauvre, pas laide, sachant lire, sans autre protection que celle d'un vieux curé, d'une tante prostituée et d'une veuve ronchon ? Nonne ? Jamais. Séraphine est trop insolente. Couturière ? Non plus. Elle a trop envie de parler et de voir du monde. Peut-être qu'un jour les femmes pourront devenir juges, gendarmes ou avocats et faire de la politique... Peut-être même qu'un jour Dieu Lui-même sera une femme. Mais, pour l'instant, nous sommes en 1885, à Paris, ou plutôt à Montmartre. Le souvenir de la Commune est encore vif chez les uns. Les autres s'occupent de l'enterrer définitivement en bâtissant, là-haut sur la butte, le Sacré-Coeur. Et Séraphine ne voit qu'une solution pour mener la vie libre et sans misère dont elle rêve : s'en remettre à sainte Rita, la patronne des causes désespérées...
Des décennies après son départ, la narratrice, une romancière de renom, revient dans le village qui l'a vue naître. Dès son arrivée, elle est en butte à l'hostilité des villageois qui l'accusent d'avoir sali dans ses livres leur réputation et leurs familles.
Tandis qu'elle retrouve les visages, les lieux et les odeurs de son enfance, son histoire la submerge. Lui revient en mémoire son passé, et un terrible secret de famille si longtemps gardé refait surface. Encouragée par la parole, testamentaire de son maître spirituel et auteur du Prophète Khalil Gibran, dont l'ombre plane sur le village, elle veut dévoiler l'indicible, s'en affranchir et rendre justice.
Réalité et fiction se mêlent dans ce roman dense, incisif et fascinant. D'une plume aussi tranchante que poétique, Yasmine Ghata parvient à créer une ambiance sensuelle et envoûtante, et révèle au lecteur la force libératrice de la littérature.
Gonzalo, fils d'un viticulteur d'un petit village d'Estrémadure, s'enfuit pour éviter le service militaire instauré par les franquistes et le destin médiocre auquel il se croit promis. Mais, après des années passées en France et un amour malheureux, il embrasse de nouveau ses racines et l'immuabilité de la vie rurale.Il devient alors pour les autres le confident, celui à qui chacun peut livrer les grandeurs et les misères de son existence. Car c'est le portrait d'un village qui se dessine au travers des récits de ces personnages si attachants, un lieu clos où tous se connaissent et où chacun conserve ses secrets. Avec ce roman, Bénédicte Belpois continue de tracer une oeuvre singulière au prisme d'une écriture très haute en couleur, sincère et émouvante.
Ginette Kolinka, qui va fêter ses 98 ans, habite le même appartement depuis qu'elle a dix ans.
Elle a toujours vécu là, rue Jean-Pierre Timbaud, au coeur de Paris, à l'exception de trois ans : de 1942 à 1945.
Cet appartement, c'est sa vie qui défile devant nos yeux. Il y a les portraits de ceux qui ne sont pas revenus de Birkenau : son père, son petit frère, son neveu.
Les disques d'or de son fils unique, Richard, batteur du groupe Téléphone.
Les photos de ses cinq soeurs, Ginette est la cadette, des petits-enfants, des arrière-petits-enfants.
Les dessins des écoliers, à qui elle raconte désormais son histoire, tous les jours, aux quatre coins de la France.
Et même les meubles qu'ont laissés les « collabos ».
Ginette nous fait la visite.
On traverse le temps : l'atelier de confection de son père, la guerre, ce mari adorable et blagueur. Les marchés, qui l'ont sauvée. Et les camps qui affleurent à chaque page, à chaque pas.
Mais Ginette, c'est la vie ! Le grand présent. « On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j'ai tout pour être heureuse ! »
Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au coeur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d'un cirque, entouré d'un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce «fils du vent» traverse la première moitié du «siècle des génocides», devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d'un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l'homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, et de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l'Armée rouge, Anton voyage dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent.
Il a appris la vie à la dure, son passé brûlerait les doigts de n'importe qui. Entre sa mère qui finit ses jours en taule, et ces saletés de guerres qui lui ont balancé au visage toute l'insoutenable dureté de l'être, le retour à la normale est impossible. Il fait partie de ceux qui portent en eux la malédiction de leurs origines. Mais loin d'abandonner, il va se battre pour préserver un petit noyau de fierté qui palpite en lui. Peu importe ce que cela coûte, les jobs de merde et les femmes aimantes, il doit défendre cette infime fraction d'indépendance. Et c'est l'écriture qui surgit, c'est elle qui sauve, absout et répare. Et lui, c'est Jarl Carlson, c'est aussi Fred Exley, Martin Eden et Holden Caufield, c'est un de ces damnés de la terre pour qui la littérature compte plus que tout.
«Longtemps, je n'ai pas su de quel milieu je venais. Pendant ma prime enfance, même, j'ai pensé que je venais d'un milieu social aisé. À un moment, j'ai compris : ma famille et moi, nous étions pauvres.» Les origines : voilà un «grand mot» pour répondre à la question de nos identités et de nos devenirs. Sommes-nous la somme des déterminations biologiques et sociales dont nous avons hérité ? Si, en revanche, l'identité se construit au fil de la vie, quelles places y tiennent le travail et le mérite ?Gérald Bronner, «transclasse» lui-même, s'interroge et revisite la question sous le double angle du savoir sociologique et de son expérience personnelle.Une réflexion émouvante, ainsi qu'un plaidoyer en faveur de la complexité qui rend nos origines dignes d'être racontées.
La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison.
Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle.
C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
La révolution numérique bouleverse nos modes de vie, nos économies et nos pratiques sociales. Elle transforme aussi en profondeur notre rapport à l'information. En effet, nous sommes aujourd'hui confrontés à une masse inédite d'informations disponibles et à une concurrence généralisée des points de vue, qui s'expriment sans filtre et selon une logique peu intelligible pour les utilisateurs du web et des réseaux sociaux. Cette saturation et cette dérégulation du marché de l'information en ligne mettent à rude épreuve nos capacités de vigilance intellectuelle, ce qui nous rend davantage perméables aux fausses informations. Désinformation, infox... : les vocables se multiplient pour désigner ces fausses nouvelles qui circulent en ligne et sont susceptibles d'influencer nos attitudes, nos comportements, mais aussi notre représentation du monde environnant, au risque de faire émerger des réalités parallèles et de voir disparaître l'espace commun nécessaire à la confrontation des opinions, des idées et des valeurs : autrement dit, à la vie démocratique.
Ces dernières années, la diffusion et la multiplication des théories du complot ont accompagné les progrès de la communication. Jamais, depuis la démocratisation d'Internet, on a connu autant de mythes : nous vivons désormais sous la tyrannie des « fake news ». Le sociologue Gérald Bronner est un optimiste : avec cet ouvrage, il nous explique comment ne pas nous laisser tromper par nos propres sens et intuitions.
Pourquoi les mythes du complot envahissent-ils l´esprit de nos contemporains ? Pourquoi le traitement de la politique tend-il à se « peopoliser » ? Pourquoi se méfie-t-on toujours des hommes de sciences ? Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson et avoir été violé par Nicolas Sarkozy a-t-il pu ètre interviewé ã un grand journal de 20 heures ? Comment, d´une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l´adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N´était-il pourtant pas raisonnable d´espérer qu´avec la libre circulation de l´information et l´augmentation du niveau d´étude, les sociétés démocratiques tendraient vers une forme de sagesse collective ?
Cet essai vivifiant propose, en convoquant de nombreux exemples, de répondre ã toutes ces questions en montrant comment les conditions de notre vie contemporaine se sont alliées au fonctionnement intime de notre cerveau pour faire de nous des dupes. Il est urgent de le comprendre.
Une émission de téléréalité pour se choisir un dieu ? C'est l'idée folle et géniale lancée par une église évangélique américaine. Le principe en est simple : après un gigantesque casting mené dans le monde entier, treize candidats choisis pour leurs aptitudes extraordinaires, réelles ou prétendues, concourent dans l'émission He is alive ! et c'est au peuple - nous, les millions de téléspectateurs - de voter pour le messie des temps modernes. Notre messie.
Qui éliront-ils ? Martin Schnapper dont le tatouage en forme de coeur saigne comme un stigmate ? Lei qui affirme n'avoir jamais dormi de sa vie et qui considère, étant asiatique, que ses chances d'être choisi par la providence sont supérieures statistiquement ? Ou encore la belle Dorothy Olsen, fille d'agriculteurs du Colorado, qui ressuscite des animaux et n'a pas de mère connue sur Terre ?
Ce projet fantasque ne peut manquer d'attirer l'attention de Jeff Jefferson, un universitaire franco-américain qui, il y a une vingtaine d'années, a écrit sa thèse sur le groupe sectaire qui donne lieu aujourd'hui à cette révolution évangélique. Le voici arraché à son chemin mélancolique, et plongé dans un phénomène télévisuel au coeur de l'Amérique : entre cynisme et grâce....
Ce roman aux allures de quête métaphysique est à la fois drôle, puissant, essentiel : et si Jésus revenait réellement, combien de temps la société du spectacle s'y intéresserait-elle ?
Gérald Bronner, romancier, sociologue, passionné de raison, nous offre un texte jubilatoire et sombre, analysant avec finesse nos comportements humains tout en interrogeant la possibilité du sublime dans un monde désenchanté.
Le monde contemporain a besoin des éclairages de la sociologie. Mais cette discipline à vocation scientifique est prise en otage par ceux qui veulent en faire un « sport de combat » politique, provoquant au besoin le risque de son rejet. Ce livre s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux faits sociaux et sont inquiets ou étonnés des dérives intellectuelles de certaines figures reconnues des sciences humaines et sociales. Les sociologues ne sont pas immunisés contre les biais cognitifs qui peuvent nous égarer dans des récits idéologiques et outranciers : dans ce cas, toutes les conditions sont présentes pour que la sociologie « tourne » en une production plus militante que proprement scientifique. Il est temps pour les sciences humaines - prises en leur sens large - de sortir de leur sommeil dogmatique et de s'astreindre aux règles qui régissent la cité des sciences.
C'est ce que ce livre propose, en convoquant des données issues tout aussi bien de la sociologie que des sciences du cerveau, dans l'intention de rendre accessibles aux non-spécialistes les enjeux fondamentaux que représente ce continent de la pensée.